mardi 14 juillet 2009

les laos de france 2/3

William Phommerath : « J'ai traversé le Mékong en pirogue »
mardi 14.07.2009, 05:08 - La Voix du Nord
«Je n'ai retrouvé ma famille au complet qu'en 1981...»
RÉFUGIÉS LAOTIENS (2/3)
William Phommerath a goûté aux camps de rééducation avant l'exil... Pas vraiment le profil idéal pour le pouvoir communiste en place.
PAR PATRICK SEGHI
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tourcoing@lavoixdunord.fr Catholique, fonctionnaire trésorier public national, francophile... William Phommarath, 71 ans, cumulait les désavantages aux yeux du pouvoir communiste, nouvellement installé au Laos. En 1975, il sera envoyé dans un camp de rééducation. Quatre années où séparé de sa famille, il ne pense qu'à une chose : traverser le Mekong. « Je l'ai fait en pirogue en 1980. Je suis arrivé dans un camp de réfugiés en Thaïlande. J'y ai attendu ma famille... ». Les passeurs qui demandent « beaucoup d'argent » feront que femme et enfants arriveront au compte-gouttes. « Je n'ai retrouvé ma famille au complet qu'en 1981 » glisse-t-il. Installé aujourd'hui à Tourcoing, il doit au Haut commissariat des réfugiés (HCR) son arrivée en France et sa survie. « J'ai bénéficié de l'asile politique » lâche-t-il sobrement. Son statut d'ex-fonctionnaire lui étant ici d'une utilité précieuse. Évidemment, le dépaysement sera terrible. Il passera par le foyer des jeunes travailleurs, s'escrimera de nuit dans une biscuiterie à Ronchin, suivra une formation à Vauban.. Fier de voir ses enfants s'intégrer et travailler durement. « L'intégration s'est passée sans problème » résume William. La solidarité entre les Laotiens exilés semble aussi discrète que réelle, elle sert d'onguent aux blessures du départ forcé. « Je pense toujours à mon pays natal. Aujourd'hui, on ne peut y rester que trois mois ».
Juste de quoi ne pas rompre totalement avec ses racines, son village natal. « Mais au Laos si la tête de famille part, tout le monde suit. La vie ne se conçoit pas sans famille. Que pouvais-je faire ? Mes enfants ont dû quitter précipitamment l'école... ». Et voguer depuis vers d'autres cieux, parfois nuageux. « Avec 600 euros de retraite, c'est juste pour vivre... ». •

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