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Phinith Sisamouth : « Nous ne sommes pas seulement ce que nous sommes... »
lundi 13.07.2009, 04:46 - La Voix du Nord
Phinith Sisamouth: «préserver notre culture».
L'ENTRETIEN DU LUNDI (1/3)
Qui sont les familles de réfugiés laotiens, pour la plupart chrétiens, que l'on croise à Tourcoing ? Retour sur une histoire difficile et une intégration aussi discrète que réussie avec pour guide Phinith Sisamouth, président de l'association socio-culturelle Lao du Nord de la France.
PAR PATRICK SEGHI tourcoing@lavoixdunord.fr Pourquoi cette envie viscérale de témoigner aujourd'hui ?
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Phinith Sisamouth : « Ces témoignages doivent permettre aux Ch'tis de comprendre la présence des Cambodgiens, des Laotiens et des Vietnamiens dans le Nord et montrer à la jeune génération des familles de "réfugiés" la cause du déracinement de leurs parents. Ils ont pour objectifs fondamentaux de consolider et préserver notre tradition et notre culture de développer la langue de notre pays pour les jeunes générations et pour ceux qui sont curieux de l'apprendre. » Le poids du passé vous hante-t-il ?
« Nous ne sommes pas seulement ce que nous sommes, mais nous sommes aussi ce que nous fûmes. La route est longue pour que l'adaptation et l'intégration de notre communauté puissent être comprises et se confirmer. » Quel est votre parcours ?
« Je suis retraité, ancien professeur de sciences physiques au collège Notre-Dame Immaculée à Tourcoing. En ayant le baccalauréat français en 1968, avec l'aide importante déployée par mes professeurs à l'Institut pédagogique de Dong Dok - Vientiane, capitale du Laos, j'ai obtenu une bourse du gouvernement royal du Laos afin de poursuivre mes études universitaires en France. » Comment s'est passée votre arrivée en France ?
« Arrivé au mois de septembre 1968, je me suis inscrit à la faculté des sciences d'Amiens en section physique - chimie. Ayant le diplôme universitaire d'études scientifiques en 1971, je continuais mes études en maîtrise de physique à l'Université des sciences et techniques de Lille, à Villeneuve-d'Ascq. La vie s'organisait tant bien que mal, avec peu d'encouragements de mes parents au Laos. J'ai pu obtenir le diplôme de la première année de maître de physique en 1973. En ce temps, les armes se sont tues au Laos et le gouvernement de cohésion s'est installé. » Le retour au pays était-il envisagé ?
« En cette période, la politique du Laos était incertaine. La formation du gouvernement de la concorde nationale était complexe. Afin d'attendre que la situation devienne stable, j'ai décidé de chercher du travail dans l'enseignement et de comprendre le système d'éducation en France. En rentrant au Laos, je pourrais être utile dans ce domaine. » Une annonce a tout accéléré... « Le dimanche du 14 juillet 1974, je suis allé manger chez une amie de mon ami Paolo (Paul) Sayamath. J'ai ouvert la "Voix du Nord". J'ai découvert une annonce. J'ai décidé de téléphoner au collège du cours Notre-Dame Immaculée. Quand je me suis rendu sur place, j'ai été surpris de l'accueil très chaleureux.
Les cours de technologie ont commencé. Les élèves étaient adorables. Aucune réflexion désagréable sur mon origine étrangère, laotienne.
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