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jeudi 29 mai 2008

l'independance retrouvée

Les temps incertains de l’indépendance retrouvée
Décembre 1955 : Les élections ont lieu dans les dix provinces contrôlées par le gouvernement royal que préside Katay D. Sasorith mais la CIC refuse de les reconnaître en raison de l’exclusion des candidats du Néo Lao Hak Sat ou NLHS, héritier du Néo Lao Issara (connu sous le nom de Pathet Lao).
14 décembre 1955 : Le Laos est admis à l’ONU.
1956 : Le modéré Souvanna Phouma, qui avait déjà exercé les fonctions de Premier ministre de 1951 à 1955, revient au pouvoir et réalise alors deux « voyages d’amitié », à Hanoi, chez Ho Chi Minh, puis à Pékin, chez Mao Tsé-toung.
12 novembre 1957 : Accords de Vientiane entre Souvanna Phouma et son frère Souvanouvong. Deux membres du NLHS (dont Souvanouvong) entrent dans le gouvernement dirigé pa Souvanna Phouma. Le mouvement révolutionnaire démobilise ses troupes en décembre et des élections sont prévues pour mai 1958.
Mai 1958 : Des élections complémentaires permettent au parti de Souvanouvong d’obtenir une vingtaine de sièges.
Juin 1958 : Fondation d’un Rassemblement du peuple laotien présidé par Souvanna Phouma. On voit se constituer en parallèle un Comité pour la défense des intérêts nationaux (CDIN) encouragé par les Américains et présidé par le général Phoumi Nosavan, neveu du dictateur thaïlandais Sarit Thanarat, hostile au NLHS et au prince Souvanna Phouma accusé de « neutralisme ». Les États-Unis déploient alors de grands efforts au Laos, au moyen de leur aide financière et militaire, pour conserver ce pays dans le camp occidental et empêcher une éventuelle victoire de Souvanouvong.
Juillet 1958 : Souvanna Phouma est écarté au profit de Phoui Sananikone, qui semble acquis à Washington. Souvanouvong et plusieurs députés de son parti sont arrêtés. La guérilla reprend.
4 septembre 1959 : Le gouvernement de Vientiane dénonce à l’ONU ce qu’il considère comme une invasion du Viet-minh sur son territoire mais la commission envoyée sur place ne confirme pas.
octobre 1959 : Mort du roi Sisavang Vong. C’est son fils, Sisavang Vatthana, qui lui succède.
25 décembre 1959 : Démission de Phoui Sananikone qui a limogé les ministres du CDIN et se voit menacé d’un coup de force militaire de Phoumi Nosavan. Un gouvernement intérimaire (Kou et Nyuy Abhay) prend la suite et procède à des élections qui donnent une majorité absolue au CDIN de Phoumi Nosavan, la plupart des observateurs considérant cette consultation comme truquée.
23 mai 1960 : Souvanouvong s’évade.
juin 1960 : Le prince Somsanith devient Premier ministre.
8 août 1960 : Coup d’État du capitaine Kong Lé qui prend le contrôle de Vientiane. Il oblige l’Assemblée à démettre le gouvernement du prince Somsanith et à rappeler Souvanna Phouma. À ce moment, Phoumi Nosavan gagne Savannakhet et y forme un gouvernement anticommuniste appuyé par le prince Boun Oum et soutenu par la CIA. Il fait bombarder Vientiane. Les hésitations du prince Souvanna Phouma et son souci de ne pas trop s’engager auprès des Soviétiques et des Nord-Vietnamiens qui auraient pu lui apporter de l’aide laissent la voie libre à Phoumi Nosavan dont les troupes occupent la plaine des Jarres.
13 décembre 1960 : Les forces du général Phoumi Nosavan s’emparent de Vientiane après trois jours de combat.
31 décembre 1960 : Les troupes de Kong Lé, de Souvanna Phouma et de Souvanouvong reprennent la plaine des Jarres et isolent Luang Prabang. À partir de ce moment, elles reçoivent de l’aide de l’URSS, de la Chine et du Nord-Vietnam. Comme au Vietnam voisin, le conflit laotien est désormais internationalisé.
23 mars 1961 : John Kennedy, nouveau président des États-Unis se prononce « en faveur d’un Laos neutre et indépendant, qui ne soit lié à aucune puissance extérieure, ni à aucun groupe de puissances. »
16 mai 1961-23 juillet 1962 : Une conférence est réunie à Genève pour régler la question laotienne. Un cessez-le-feu intervient sur place mais les négociations s’enlisent entre les deux gouvernements laotiens, celui de Vientiane présidé par le prince Boun Oum et celui de K’ang Kây (près de Sam Neua), dans le nord-est du Xien Khuang. Boun Oum, Souvanna Phouma et Souvanouvong se rencontrent à Zurich le 22 juin après avoir été encouragés au compromis par Kennedy et Khrouchtchev qui se sont retrouvés eux-mêmes vingt jours plus tôt à Vienne. Il est admis que Souvanna Phouma sera le chef d’un gouvernement d’union nationale ; les portefeuilles ministériels seront partagés de la manière suivante : la moitié pour les neutralistes ou modérés partisans du prince, un quart pour les amis de Phoumi Nosavan et de Boun Oum, un autre quart pour ceux de Souvanouvong. Le 12 juin, un gouvernement d’union inspiré par ce compromis est enfin mis sur pied dans la plaine des Jarres, avec Souvanna Phouma comme président, Phoumi Nosavan et Souvanouvong comme vice-présidents. Une fois ce compromis acquis, la conférence de Genève peut décider de la neutralité du Laos, de sa non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays (notamment dans celles du Vietnam). Les treize puissances signataires se portent de plus garantes de l’application de l’accord.
1962-1963 : Les différents responsables laotiens multiplient les déplacements à travers le monde, à Washington, Paris, Tokyo, Pékin, Hanoi… pour obtenir l’aide indispensable au développement du pays et à la réussite du compromis politique élaboré à Genève est rapidement fragilisé par l’assassinat de plusieurs personnalités politiques des différents camps en présence. Le bloc communiste continue à soutenir le gouvernement de Souvanna Phouma alors que les Américains et la Thaïlande apportent leur aide à Phoumi Nosavan et à ses partisans de Savannakhet.
27 novembre 1963 : Un accord est conclu à Vientiane pour réunir en une seule armée les forces des trois parties en présence mais il n’est pas appliqué.
19 avril 1964 : Echec du putsch militaire d’inspiration neutraliste des généraux Kuprasith et Siho.
Mai 1964 : Considérant que Souvanna Phouma fait trop de concessions aux Américains, les partisans de Souvanouvong s’emparent de la plaine des Jarres et en chassent les troupes neutralistes.
février 1965 : Échec d’une tentative de putsch du général Phoumi Nosavan.
À partir de 1966 et jusqu’à la fin de la guerre du Vietnam en 1975, les bombardements aériens américains réalisés à partir des bases de Thaïlande, du Vietnam, de Guam ou des porte-avions de la VIIe Flotte, visent les zones contrôlées par le Pathet Lao et la « piste Ho Chi Minh » aménagée à travers le Laos et le Cambodge pour permettre le soutien des combattants vietcongs et nord-vietnamiens engagés au Sud-Vietnam. La poursuite de la guerre et les misères qu’elle engendre entraînent le déplacement de 700 000 réfugiés.
1967 : Souvanna Phouma se retire et laise la place à Phoui Sananikone mais revient au pouvoir l’année suivante.
Janvier 1968 : La base de Nam-bac, au nord de Luang Prabang, est prise par les maquisards du Pathet Lao, qui s’emparent ensuite, en avril 1970, d’Attopeu, l’un des points stratégiques majeurs du sud du pays.
Février 1971 : Le Pathet Lao résiste avec succès à l’incursion sud-vietnamienne visant à détruire la piste Ho Chi Minh.27 janvier 1973 : Un accord de cessez-le-feu au Vietnam est conclu à Paris.
21 février 1973 : Accord de cessez-le-feu au Laos, qui n’est pas respecté. Les troupes vietnamiennes empruntent toujours la piste Ho Chi Minh, le Pathet Lao cherche à étendre les zones qu’il contrôle et l’aviation américaine poursuit ses bombardements.
1974 : Formation d’un gouvernement d'union nationale dirigée par Souvanna Phouma, qui sera renversé l’année suivante en même temps que la royauté. Souvanna Phouma mourra en 1984.
1975 : La victoire obtenue au printemps par le Vietnam du Nord – dont les troupes se sont emparé de Saigon pendant que les Khmers rouges occupaient Pnom Penh – scelle le sort du Laos, appelé à devenir partie intégrante de « l’Indochine rouge » où Vietnamiens et Khmers vont bientôt s’affronter. Le Pathet Lao s’impose progressivement sur l’ensemble du territoire, les responsables de la droite nationale anticommuniste se réfugient en Thaïlande et le roi abdique pour laisser, le 23 août, le pouvoir aux communistes. La République populaire démocratique du Laos est proclamée en décembre. Elle est présidée par Souvanouvong qui prend comme Premier ministre Kaysone Phomvihane, secrétaire général du Parti populaire révolutionnaire lao qui formait le noyau dur du Pathet Lao. Le nouveau pouvoir impose alors un régime communiste strict, inspiré du modèle vietnamien, marqué par l’élimination de toute opposition et par la collectivisation de l’agriculture.
17 juillet 1977 : Traité d’amitié et de coopération entre le Laos et le Vietnam qui permet à l’armée vietnamienne de stationner dans le pays pour assurer la défense des frontières. En butte à l’hostilité de la Chine (qui soutient les Khmers rouges cambodgiens et s'oppose alors directement au Vietnam) et de la Thaïlande pro-occidentale, le Laos reçoit l’aide de l’URSS.
1986 : Rétablissement de l’économie de marché.
1987 : Phoumi Vongvichit devient chef de l’État.
Février 1988 : Accord thaïlandais-laotien mettant fin à un conflit frontalier de deux mois qui a coûté la vie à plusieurs centaines de soldats de part et d'autre.
1988 : Les troupes vietnamiennes quittent le pays, ce qui entraîne la normalisation des relations entre Vientiane et Pékin.
Octobre 1989 : Lors d’une visite à Pékin, le Premier ministre laotien Kayson Phomvihane approuve la répression mise en œuvre par le régime chinois contre le mouvement étudiant du « printemps de Pékin ».
1991 : Entrée en vigueur d’une nouvelle constitution. Le Parti populaire révolutionnaire, converti à l’économie de marché, reste parti unique. Son président et secrétaire général Kaysone Vomphihane est élu le 15 août président de la République en vertu de la constitution que vient de voter l’Assemblée nationale, seize ans après la proclamation de la République.
1992 : Mort de Kaysone Phomvihane (21 novembre). Nouhak Phoumsavan devient chef de l’État. Le Laos entreprend alors, dans le contexte nouveau correspondant à la fin de la guerre froide, de mettre en œuvre une politique de large ouverture vers l’Occident, marquée notamment par la signature d’un pacte d’amitié et de coopération avec la Thaïlande.
décembre 1992 : EÉections générales.
1994 : Le pays connaît une situation alimentaire inquiétante puisque 400 000 personnes, c’est-à-dire le dixième de la population, souffre de la disette. La production de riz a en effet chuté de 17 % en raison de la sécheresse de 1993. Il faut faire parvenir l’aide alimentaire aux régions concernées avant que la saison des pluies ne rende les pistes impraticables.
Janvier 1995 : Mort de Souvanouvong, le « prince rouge ».
1997 : Le Laos rejoint l’ANSEA (Association des nations du sud-est asiatique).
21 décembre 1997 : Les élections législatives sont sans surprise et ne voient l’élection que d’un seul candidat indépendant sur les quatre autorisés à se présenter.
Février 1998 : Retrait du président octogénaire Nouhak Phoumsavanh, auquel succède Khamtay Siphandone (qui est aussi chef du parti), remplacé lui-même à la tête du gouvernement par Sisavat Keobounphanh.
27 mars 2001 : Boungnang Vorachit, secrétaire du Parti populaire révolutionnaire, devient Premier ministre.
Février 2002 : Les élections à l’Assemblée nationale voient la victoire des seuls candidats officiels.
Avec ses 5 530 000 habitants – dont 42 % a moins de 14 ans – le Laos apparaît comme un petit pays enclavé de la péninsule Indochinoise où la pauvreté affecte encore la majeure partie de la population. Avec 51 % d’agriculteurs, 24 % d’employés du secteur secondaire et 25 % d’actifs dans les services il présente les signes d’un retard considérable (143e rang dans le monde pour l’indice de développement humain), même si des progrès sensibles ont été enregistrés ces dix dernières années, avec une croissance moyenne de 6 % (même si elle est retombée en dessous de 5 % à partir de 2003). La balance des paiements est positive mais le budget de l’État reste très déficitaire et la dette publique représente l’équivalent de 150 % du PIB. Un taux d’inflation à 10 % et la dépréciation de la monnaie nationale, le kip, par rapport au baht thaïlandais constituent également de sérieux handicaps. Néanmoins, au sortir de plusieurs décennies d’instabilité et de crise, on peut espérer que le pays qui a conservé un système politique autoritaire (qui contribue aussi à son relatif isolement) réussira, grâce à sa population jeune et aux ressources que lui offre son potentiel touristique et hydroélectrique, à rejoindre un jour le peloton des « dragons » et autres « tigres » asiatiques, en profitant notamment du dynamisme de ses voisins vietnamien et thaïlandais – avec lequel sont progressivement surmontés les antagonismes historiques et frontaliers traditionnels.